Salon des arts près de la scène figurent 3 « belles » habillées de drapés en métal. Ce « défilé de mode » comme le créateur l’a intitulé, surprend à la fois par la grâce et la beauté des sujets ainsi exposés. A coté, deux autres « personnes » attendent que l’ont s’intéresse à elles. Il y a là des pièces de tôle reformées, repliées qui constituent la robe, ou le déshabillé, d’autres qui ont été forgées cintrées, retournées, rebattues et forment la silhouette sur laquelle les robes sont délicatement posées... Ces belles, œuvres de Bernard Puget, ne sont pas nées, ne sont arrivées là par hasard... Quand l'enfant au marteau... Leur histoire a commencé il y a un peu moins d’une soixante d’années. Fils d’un forgeron-ferronnier Bernard avait 4 à 5 ans lorsque, jouant dans l’atelier de son père, celui-ci lui donna un jour un marteau et un bout de tôle. Le gamin heureux d’imiter son père se mis à taper, taper... « Tout gosse j’étais fasciné par l’éclat du métal rougi que mon père façonnait sur l’enclume. Il l’allongeait, lui donnait une forme... le rendait vivant ». La suite on la devine... L’école de métallerie à Saint-Amour. L’apprentissage du dessin, la géométrie, la création de motifs... En trois ans Bernard apprend le métier de ferronnier-tôlier et rejoint son père et son frère métallier, dans l’atelier de |
Saint-Nizier-le-Bouchoux d’où sortiront des grilles d’ornement, des portes et des portails en fer forgé destinés à orner les entrées des maisons. Devient artiste... Mais parallèlement à cela Bernard s’ouvre d’autres voies. Il crée des objets, stylise les fers, invente, affine, modélise, miniaturise et devient ferronnier d’art... Il rencontre des artistes, écoute, apprend, crée, se découvre et dessine. Il remplit des cahiers de dessins. L’une de ses rencontres le mettra en face d’une artiste spécialiste en laque chinoise, meilleure ouvrière de France, qui lui proposera la création d’une fresque commune. Cette œuvre sera primée aux Arts et Déco à Lyon ainsi qu’à Strasbourg. « C’est en côtoyant des gens comme ça que l’on avance » Et puis prof... Le lycée de Saint-Amour où il avait appris beaucoup va lui réserver une séquence professionnelle inattendue. « Il manquait un professeur en ferronnerie. Ils m’ont appelé. J’étais réticent, ils ont insisté. J’y suis resté cinq ans. C’est étonnant la vie. J’étais là, tout jeune, pour apprendre et je m’y suis retrouvé des années après pour former d’autres jeunes. J’ai encore beaucoup appris dans cette période avec les élèves et au contact d’autres ferronniers. D’ailleurs on apprend toute sa vie » |
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Salon des arts pontévallois : Bernard Puget donne vie au métal
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