Salon d'honneur, la polémique rebondit

La conférencière Mme Dufaux-Cholet, ex-journaliste, exprime publiquement son désaccord :
« Le 21 novembre prochain, à l’invitation du Musée Chintreuil, je devais faire ma conférence sur les Monuments aux Morts, à Pont-de-Vaux. M. le Maire refuse que je la fasse dans le salon d'honneur, et moi je refuse de la présenter ailleurs. Donc la conférence est annulée. »

Quelles raisons évoquez-vous ?
« Cette conférence s'insérait totalement dans l'exposition qu’a préparé Nelly Catherin et dans laquelle il y a un bon nombre de mes photos réalisées exprès, ces dernières semaines pour le musée, à travers tous les champs de batailles de 14/18. Aller tenir cette conférence dans la salle bleue, par exemple, qui n’a aucun charme, c'est la couper totalement de son contexte, et lui enlever son sens. ».

Quel est votre sentiment ?
« Si M. le Maire refuse toute manifestation au salon d'honneur, cela veut dire qu'il refuse tout mouvement culturel au musée. Cela n'a aucun sens.

Les animations réalisées au salon d'honneur, attiraient des visiteurs. L'originalité de ce salon, son élégance et sa richesse patrimoniale démontraient que la ville possédait, aussi, des lieux prestigieux. En fermer l'accès, c'est retirer à Pont-de-Vaux, la possibilité de sortir de sa banalité quotidienne.
J'en suis navrée pour le musée, pour Pont-de-Vaux. A titre personnel, ce refus n'a pas d'importance, ma conférence est demandée ailleurs. En revanche, je suis inquiète pour l'avenir culturel de la ville ».

Philippe Coillard :

cest une mesure conservatoire, je ne vais pas revenir dessus

« Cette mesure conservatoire, c’est une décision qui a été prise par des élus. Je ne vais pas revenir dessus ».
A la question de savoir s’il a reçu l’avis d’un expert, Philippe Coillard répond : « Oui, il y a 19 conseillers municipaux ».
Rappelons que le dossier, a été évoqué lors du premier conseil municipal, mais l'assemblée communale n'a pas eu à en débattre.

Sur la forme, le maire reconnait que cette mesure à pu surprendre mais sur le fond, il est décidé à la maintenir :
« Sérieusement, je ne veux pas m’étendre sur le détail, mais l’usage de ce salon historique était devenu bien trop fréquent en regard des valeurs qu’il recèle et du symbole qu’il représente. Ses tableaux d’une grande valeur pour la ville, son parquet, son mobilier... Il fallait en restreindre l’usage. D’autant qu’il y a, dans le corps de bâtiment, une salle de conférence à la disposition des associations, deux salles de fêtes pour les concerts».

La décision est-elle révocable ? « Toutes les villes ont un lieu de prestige comme celui-ci, qu’elles n’ouvrent que pour des évènements majeurs.

Nous réfléchissons aux moyens que nous pourrions mettre en œuvre pour le préserver, le protéger lors des rencontres qui s’y tiendront ».

Avez-vous un projet ?
« Oui, on a des pistes. Mais franchement, on est à 6 mois de mandat et, je vous prie de le croire, nous sommes confrontés à des dossiers autrement plus lourds. On ne va pas tout faire en même temps ».

Rappelons que le vernissage de l'exposition "Paroles de poilus", évènement actuel au musée, a bien eu lieu dans le salon d'honneur. Le vin d'honneur a par contre été servi dans l'antichambre qui donne accès au salon.

Cécile Patriarca

Conseillère et tête de liste de l’opposition en mars dernier, Mme Patriarca dit son désaccord, davantage sur la forme que sur le fond : « Nous avions appris cette décision, pour le moins brutale, par un courrier de l’AIAMA (Ecole de musique) qui s’était vue refuser l’accès au salon pour un concert de hautbois. C’était lors du premier conseil municipal. Il y avait peut-être de bonnes raisons à cela mais il n’y avait eu aucune explication et le conseil n’a par été appelé à en débattre ».

Mme Georgette Soret

Historienne, présidente d’honneur « d’Histoire et Traditions en Bresse Val de Saône »

Georgette Soret qui a donné, dans la salle annexe, sa dernière conférence sur les mémoires de M. Givord dans le cadre de l’évènement « Paroles de poilus » approuve :

« Je suis tout à fait d’accord pour que l’on protège ce salon auquel on doit rendre sa solennité. Qu’il redevienne, comme de fut le cas, un lieu de prestige réservé à l’accueil d’évènements importants. Nous avons d’autres salles pour les rencontres autour d’activités culturelles ».

Mme Calcin

Présidente de l'association "curiosités les amis du musée"

« Dans un premier temps je reconnais avoir été choquée par cette décision, comme l’ont été les membres de notre association. Mais j’ai beaucoup travaillé avec la DRAC autrefois (Direction régionale des affaires culturelles) et je comprends qu’une nouvelle équipe municipale désireuse de protéger ce beau patrimoine de la ville, prenne une mesure conservatoire. Mais je suis une optimiste. Il m’apparait normal que des règles soient définies sur l’utilisation de ce salon. Mais un dialogue doit s’instaurer ».