Natura 2000 : « Nous devons préserver ce patrimoine »

Président du Syndicat Mixte Bresse-Revermont-Val de Saône qui est l’un des principaux partenaires des stratégies de développement de tout un territoire couvrant 61 communes, 6 intercommunalités et 3 chambres consulaires, Henri Guillermin a été naturellement porté à la présidence du Comité de pilotage du site Natura 2000.

Natura 2000 implique tous les organismes ayant une responsabilité à la préservation de l’environnement. Entre autres la direction départementale de l’environnement et de l’alimentation, l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, les services Rhône-Alpes de la navigation, de l’endiguement, les offices nationaux des forêts, de l’eau et des milieux aquatiques, de la chasse et de la faune sauvage, les Chambres d’agriculture, celles de l’industrie, les Fédérations de pêche, de chasse, le centre ornithologique Rhône-Alpes, le Conservatoire national Rhône-Alpes des espaces naturels, les syndicats d’exploitants agricoles, l’ensembles des collectivités couvertes par les territoires de Natura 2000, etc.

Près de 3700 hectares

"Dans notre Val de Saône, Natura 2000 couvre un territoire de près de 3.700 hectares. Il s’étend sur 17 communes de Sermoyer au nord du département à Saint-Didier-sur-Chalaronne. Il y a, bien sûr, eu des oppositions lors du lancement de ce projet et pour la délimitation des zones couvertes, mais aujourd’hui tout le monde est assez d’accord pour reconduire les mesures contenues dans le contrat Natura 2000". commente Henri Guillermin.

"Nous sommes dans une région caractérisée par ses zones humides et ses prairies inondables qui constituent une réserve naturelle pour des milliers d’espèces animales et végétales. La nappe phréatique du bassin saônois fait également partie de ce patrimoine et notre devoir est de le préserver".

"Les mesures agro-environnementales qu’imposent Natural 2000, sont évidemment contraignantes pour les exploitants, notamment les fauches tardives. Mais aussi l’interdiction, par exemple, de cultures céréalières, comme

comme le maïs, à priori plus rentables que du fourrage, et il est normal que ceux qui vivent de ces territoires, autrement dit les agriculteurs, reçoivent des compensations lorsqu’ils se plient à ces contraintes".

Cela dit les financements sont assurés par des fonds européens et par l'Etat. Les compensations sont contractuelles entre agriculeurs et l'Etat, nous n 'avons pas, à notre niveau, à gérer celà".

Ces compensations peuvent aller de 275 euros à 340 euros annuels à l’hectare, selon le niveau d’engagement de l’agriculteur (Ndlr). 

"Dans la pratique, ce sont les ingénieurs et techniciens qui assurent les études scientifiques et le contrôle des équilibres, comme la relation avec les exploitants sur la manière d'entretenir les prairies et de les valoriser tout en tenant compte des directives Natura 2000. Mais l’agriculture n’est pas la seule concernée, les niveaux de protection s’étendent aux bassins versants qui alimentent cet ensemble de zones humides. Tout l’amont et ses secteurs urbains notamment le contrôle de leurs rejets, doit aussi être impliqué". souligne le président Guillermin.

Une faune diversifiée

Les territoires de notre secteur inclus dans Natura 2000 comptent quelques sites remarquables, comme le bois de Maillance, les dunes des charmes, la prairie de la vieille Seille à Sermoyer, la tourbeuse de Oignons à Boz, et bien entendu les prairies alluviales de Sermoyer à Pont-de-Vaux.

Quand aux espèces fauniques, citons  le célèbre râle des Genêts, le courlis cendré, la barge à queue noire, le vanneau huppé, le busard des roseau, etc et des centaine d'espèces invertébrées. Le fritilaire pintade, rare et très beau, est l'espèce végétale la plus réputée, mais différentes sorte de stellaire, de gratioles et de centraines d'autres, peuplent aussi les prairies du Val de Saône.