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Une présence physique, mais un visage ouvert qu’un sourire ne quitte jamais, comme pour faire oublier cette imposante
présence. Il a cette parole que l’on sent
portée par une conviction profonde, mais avec une ouverture d’esprit rare. Une immense culture renforce sa parole. Le père Bingbouré accueille les gens avec chaleur et empathie. Il ne
refuse aucun débat, il n’a peur d’aucune contradiction, ni de la confrontation des idées et répond toujours du mot le plus juste, posé calme, serein.
C’est ce prêtre qui, depuis cinq ans, anime la communauté catholique du canton, mais qui, au-delà de la barrière des idées,
de la pensée, a su fédérer croyants et laïques, dans une relation d’amitié et de respect réciproque.
Le père Bingbouré est un homme jeune, neuf, mais son parcours ressemble au long cours de ces grands fleuves africains.
Il est né en Haute-Volta, le Burkina Faso aujourd’hui, dans une famille nombreuse. Après son parcours scolaire, il est
entré au petit séminaire de Nasso, pour un premier cycle de 4 années. Joachim Bingbouré sera ensuite admis au moyen séminaire de Nouna pour un nouveau cycle de 3 ans. Son entrée au grand
séminaire de Ouagadougou, sera suivie de 2 années d’études de philosophie puis de 5 années de théologie au grand séminaire de St-Pierre Claver de Koumi. Il sera ordonné Prêtre en juillet
1996, au terme de 14 années d’études séminariales.
Il fonde une paroises de 86 villages
Affecté comme Vicaire dans la paroisse de Kuventu, il est aussi aumônier diocésain de la jeunesse, membre de la
commission du dialogue interreligieux et membre de la commission épiscopale du dialogue Islamo-Chrétien. Des fonctions qu'il exercera durant 5 années.
L’église lui va alors lui confier une véritable mission d’évangélisation.
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Durant six nouvelles années, ayant pour Vicaire un prêtre Bressan le père Feriat, originaire de Bâgé-le-Châtel, il va «
labourer » un territoire comportant 86 villages africains, fédérer les petites communautés catholiques existantes et fonder la première paroisse de Yegueresso.
Et puis, sans transition, le père Bingbouré va passer de cette immense paroisse africaine au canton Bressan de
Pont-de-Vaux.
"Soyez prêtre, tout simplement"
Mon évêque ne m’a pas donné de mission précise en m’envoyant ici. Il m’a simplement demandé d’être prêtre, simplement prêtre
» confie Joachim Bingbouré aujourd’hui. « Il a fallu que l’on s’habitue les uns aux autres, que l’on s’apprivoise. Ma première année a été une année d’observation. J’étais sur un sol
totalement inconnu. Je devais apprécier les forces vives du pays, Savoir qui est qui. Et puis j’ai senti qu’il y avait une attente, un besoin. Je me suis donné comme objectif, avec l’aide
du seigneur, de comprendre cette attente et d’y répondre. J’ai reçu l’appui des responsables de la paroisse, de l’association Rencontre et Partage, et notamment de Raymond Delisle, son
président. ».
« J’ai vu, petit à petit, la relation avec le prêtre mais aussi entre les gens évoluer. Devenir plus chaleureuses. Et plus
sincères également, peut-être parce que j’ai su moi aussi être sincère. Nous avons vécu de grands moment ensemble, dans la foi. Nous avons réussi parce que nous vivions ensemble. Car sans
les paroissiens je n’étais rien et sans moi et l'aide du seigneur ils ne seraient peut-être pas ce qu'ils sont aujourd'hui ».
J’emporte au Burkina Faso le souvenir de nombreux amis.
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