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Dakar : Un savoir-faire pontévallois qui a migré au pays minier

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Retour en arrière à Pont-de-Vaux. Les années soixante…

Les trois ainés de la famille Maingret, qui comprend une fratrie de six garçons et d'une fille, et dont les parents sont agent Renault, se distinguent en courses de vitesse moto sur les circuits de France et d'Europe. En 1976, Sonauto, importateur français Yamaha, confie à Christian, le puiné, la préparation des motos officielles participant au premier des raids africains reliant Abidjan à Nice.

Ce rallye deviendra un an plus tard le Paris-Dakar sous la houlette de Thierry Sabine. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître : les trois motos engagées terminent à Nice sur le podium, et le petit camion d'assistance avec trois des frères Maingret à bord remporte sa catégorie.

C'est le début d'une grande épopée de plus de vingt ans qui commence à Pont-de-Vaux avec une participation annuelle d'un ou plusieurs Maingret sur le célèbre rallye-raid africain. En 1984, Sonauto, qui est aussi importateur Mitsubishi pour l'Europe, confie à Bernard, l'aîné, la préparation des voitures officielles.

A partir de voitures de série, Bernard Maingret et quelques compagnons forgent alors les premières victoires de la firme japonaise sur le raid africain jusqu'au jour où l'entreprise s'attaque à la construction de prototypes entièrement conçus et construits à Pont-de-Vaux à partir de moteurs et de boites à vitesses reçues de l'usine du Japon.

En 1986, Thierry Viardot, natif de Senozan, ingénieur de son état et passionné, lui aussi, de sports mécaniques rejoint l'équipe technique pontévalloise, après quelques années passées chef KTM France à Troyes et Ligier Moto à Vichy.

Plus tard, l'entreprise s'installe dans de nouveaux locaux financés en procédure atelier-relais par la commune de Pont-de-Vaux, puis dans un nouveau bâtiment construit dans les mêmes conditions par la communauté de communes. 

C'est là que s'écriront les pages les plus glorieuses du team Franco-Japonais qui totalisera, au fil des ans, douze victoires et nombre de places d'honneur sur le Dakar. S’y ajoutent beaucoup d'autres titres glanés sur de nombreuses

 

Dakar-Mitsubishi-2.jpg

épreuves tout terrain disputées à travers le monde : Afrique, Amérique, Australie et même en Asie avec le Paris-Pékin.

En 2007, Bernard Maingret qui a pris Thierry Viardot comme associé part à la retraite. La SBM (Société Bernard Maingret) qui emploie une cinquantaine de salariés, est directement reprise comme filiale par l'usine japonaise qui crée Mitsubishi Motor Sports.

La communauté de communes de Pont-de-Vaux lance alors la construction d'une usine de 8 000 mètres carrés (coût : 3,5 millions d'euros) sur Acti-parc à Boz. Elle sera occupée pendant quelques mois jusqu'au retrait de Mitsubishi de toute compétition, l’entreprise étant frappée par la crise en 2009.

C'est le coup de bambou pour les salariés comme pour la Communauté de communes. Il y aura la reprise fastidieuse de Stradale Off Road, qui, sur la lancée, participera (avec succès) au Dakar 2010 avant de faire naufrage dans des conditions pour le moins douteuses.

L'usine de Boz est depuis deux ans, inoccupée. Il semble cependant que plusieurs repreneurs se soient manifestés récemment. C_PONTVO_-Mitsubishi-2.jpg

 Thierry Viardot

« Forts de notre savoir faire, avec neuf techniciens de l'ancienne société nous sommes C PONTVO Thierry Viardot Dakarpartis chez Vaison Sport à Marmagne où nous avons repris la construction des prototypes Mitsubishi pour l'importateur Brésilien. La première année, en 2010, l'entreprise a réalisé 1,6 millions d'euros de chiffre d'affaires, en 2011, nous sommes passés à 3 millions et cette année nous sommes à 4,4 millions d'euros » témoigne Thierry Viardot. Grâce à ce dernier, le savoir-faire de l'entreprise pontévalloise n'est pas parti en quenouille et les voitures Japonaises gardent toujours le label « made in France » cher à un certain ministre qui brandit, depuis quelques mois, cet étendard.

Au terme d'une année bien remplie chez Vaison sport à Marmagne à construire et préparer deux prototypes Mitsubishi engagés par l'importateur du Brésil sur le prochain Dakar, Thierry Viardot a passé Noël et le Jour de l'An en famille dans sa maison de Fleurville. C'était avant de s'envoler avec huit techniciens d'assistance vers Lima au Pérou, lieu de départ, le 5 janvier, du plus célèbre des rallyes-raids.    

 

Sept motos tous terrains installées dans la grande salle de séjour de son domicile symbolisent une passion qui ne l'a jamais quitté depuis sa jeunesse. « Quand j'étais à l'école, je participais déjà à des courses de motocross » dit-il.avec un bac technique en poche passé à la Prat's de Cluny, puis un DUT de génie mécanique à Lyon, il se trouve dès l'âge de 20 ans propulsé dans le monde de la moto de compétition.

« Grâce à Christian Maingret, je suis entré chez KTM à Troyes comme pilote et responsable pendant deux ans du service compétition. Ensuite j'ai fait un an d'armée à Tours comme pilote moto où j'étais là aussi responsable du service course. Sous la couleur kaki, j'ai participé à plusieurs épreuves comme l'Enduro du Touquet, le rallye du Maroc et la Baja espagnole.

A l'époque l'armée communiquait beaucoup sur la moto. Puis je suis entré chez Ligier moto à Vichy où j'ai développé le service compétition dans l'usine qui fabriquait des voiturettes et des F1. C'est là que ma carrière a bifurqué vers l'auto. Je connaissais les frères Maingret à Pont-de-Vaux. Je passais fréquemment les voir préparer les Yamaha officielles des premiers Dakar. En 1986, Bernard m'a proposé de rejoindre son atelier de préparation de Pajero Mitsubishi de série qui employait à l'époque une dizaine de compagnons ».

     
Vaison sport    
Cette entreprise est installée à Marmagne, près du Creusot. Christophe Vaison, son fondateur, est pilote de rallye. Son palmarès compte plus de soixante-dix victoires en rallyes sur route et sur terre, dont sept sur le rallye des vins à Mâcon.

Il est aussi cascadeur pour le cinéma. Il a ainsi participé aux cascades en voiture dans les films de James Bond avec le célèbre Rémi Julienne. Cette entreprise emploie actuellement 18 salariés, sans parler de nombreux soustraitants de la région de Pont-de-Vaux que Thierry Viardot a conservé.

Elle prépare des voitures de rallyes-raids et entretien des voitures de rallye « classic », sur route, (voitures anciennes), mais fabrique aussi des véhicules animés par des moteurs de motos de 1 400 cm3 pour les parcs d'attractions Disney à Marne-la-Vallée et Orlando en Floride (une centaine ont été fabriqués).

  Cette année, Vaison Sport a préparé deux prototypes pour l'importateur Mitsubishi Brésilien : un ASX animé par moteur série Aston Martin 4,7 litres qui aura pour équipage Guilherme Spinelli et Youssef Haddad, et un Lancer (ancienne génération) piloté par Marcos Baumgard Stroczinski et Kleber Cincea. Ces voitures auront pour assistance deux camions de Marmagne et quatre voitures fournies par Mitsubishi Brésil.C_PONTVO_-Mitsubishi.jpg

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