Un billet d'humeur est le frère jumeau du dessin de l'humoriste, satirique ou pas. Il n'est pas la conclusion d'une enquête. Il porte l'écume d'un évènement. C'est un instantané, reflet de l'incrédulité du citoyen lambda face à cet évènement. Comme dans le dessin, le trait est parfois forcé. Il fait réagir, chacun s'exprime et c'est très bien comme ça. Le parti est pris de n'en commettre qu'un par mois. L'auteur ne fuit pas ses responsabilités et signe toujours son billet. Le billet d'humeur publié le 23 janvier et intitulé "la réforme impossible", a valu un nombreux courrier adressé à la fois sur e-mail ou en ligne commentaire sur le site. Ces derniers sont consultables en ouvrant la ligne commentaires en fin d'article. Ci-dessous, la publication de l'un d'eux. Il résume assez bien l'ensemble des contenus. Il n'a malheureusement pas été signé. |
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Les professeurs des écoles sont-ils des nantis corporatistes ? Des enseignants, arc-boutés sur leurs soi-disant avantages acquis ? Une campagne serait-elle en train de voir le jour ? Un conseiller spécial du ministre qui se comporte de manière quasi amicale avec les organisations syndicales se met à dénigrer celles-ci dès son départ de la rue de grenelle, quelques responsables politiques entonnent le refrain du conservatisme des syndicats enseignants.... Sans doute est-il plus aisé de désigner un coupable que d'analyser les causes d'une grève suivie à 90% à Paris. Alors, nantis les enseignants des écoles ? Voici les grands privilèges dont jouissent les professeurs des écoles : Recrutés à BAC + 5, les PE perçoivent 1 660 euros par mois en débutant, et 2 132 euros mensuels au bout de 15 ans de carrière …. En Allemagne, souvent érigée en modèle, les enseignants débutent à 2 500 euros nets puis 3 200 euros après 15 ans. Les PE bénéficient d'un faible taux d'indemnités, voient leur carrière progresser plus lentement que dans tous les autres corps de la fonction publique. Au final, un gardien de la paix recruté à « BAC + 2 » gagne 2329 euros au bout de 15 ans. Rajoutons que les professeurs du primaire enseignent dans des classes où les effectifs sont en moyenne de 23,5 élèves par classe quand la moyenne de l'Union Européenne se fixe à 20. Il faut dire que depuis des décennies, notre pays investit 15 % de moins par an et par élève dans son école primaire que la moyenne des pays de l'OCDE. |
Présenter les enseignants comme une corporation recroquevillée sur elle-même est injuste et contre-productif. Ces derniers qui œuvrent quotidiennement à la réussite des élèves, parfois dans des conditions difficiles, méritent davantage de considération et de respect. Peut-on suggérer à ceux qui accablent les enseignants de venir passer une semaine dans une école de leur choix...Peut-être reconsidèreraient-ils leur point de vue ? Nous aspirons à la reprise d'un dialogue serein pour faire avancer l'école pendant que le dossier des rythmes scolaires fait écran à tous les autres sujets : programme, scolarisation des tout petits, formation initiale et continue des enseignants, Education prioritaire, direction d'école passent au second plan. Et si finalement, le choix de faire de la question des rythmes scolaires la mesure phare de la refondation de l'école, dans la précipitation, était une erreur de diagnostic ? Penchons-nous enfin quelques instants sur la qualité du dialogue social. Le Président de la République et le premier Ministre vantent régulièrement, à juste titre, l'importance du dialogue social et plaident pour son renforcement. Nous souhaitons qu'il n'y ait pas d'exception négative pour l'Education nationale.
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Et pour conclure sur ce thème la réaction, assez violente, d'un lecteur lyonnais, se disant ancien enseignant, et qui vient d'être portée à notre connaissance : | ||
Je connais bien le milieu enseignant pour avoir successivement exercé dans las trois grands types d’enseignement élémentaire, secondaire et supérieur. Evidemment, la manifestation parisienne des professeurs des écoles, lundi, m’a fait bondir. J’emprunterai à l’éditorial du jour « Le Monde » de mercredi l’expression de lamentable, qui qualifie la rédaction corporatiste des enseignants. Car ne nous y trompons pas : dans la réforme Peillon, ils n’ont retenu que l’allongement de la semaine, c’est-à-dire une demi-journée supplémentaire, mais pour le même nombre d’heures. Le bien être des enfants sur lequel se penche le réformateur, ils n’en ont que faire. |
Ce n’est pas leur problème. Je rappelle au passage que les enseignants bénéficient de 12 jours de vacances à la Toussaint, e 15
jours à Noël, de 15 jours en février, de 15 jours en avril de de deux mois en été. Tout cela fait beaucoup, en face du raccourcissement de la journée de travail de l’élève dont tout le
monde, sauf les enseignants reconnait les effets bénéfiques du développement des activités extrascolaires. Dans le domaine de l’école la France est à la traine de l’Europe.
C'est signé : André Pelletier |
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Humeur
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