La charge maximum au passage du pont de Fleurville a été limitée à 12 tonnes. Déjà pénalisée par la mise
en place d'un passage en alternance, la circulation des matières entre les deux rives est ainsi limitée. Avec cette demi-fermeture c'est toute la vie active du bassin
pontévallois qui est compromise...
Au profit de quel hyper-centre urbain ?
Or, des projets pour Fleurville ont existé, qui ont été abandonnés au bénéfice du pont sud de Mâcon
et... du Pont d'Arciat ! C'est à dire en la faveur d'un seul et même territoire. Volonté politique délibérée ou absence de vision à long terme ?
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Le mécontentement gronde parmi les chefs d'entreprises des deux rives de
la Saône qui voient leurs coûts de transports s'envoler avec des livraisons et des expéditions faites par des poids lourds contraints d'effectuer de 30 à 40 km supplémentaires en passant
par les ponts de Tournus et de Mâcon.
« Cette décision a été prise sans aucune concertation » tempête
Dominique Jousseau, qui dirige trois sites de production de la SAS Jousseau, entre Viré et Pont-de-Vaux. Au delà des surcoûts de transports avec notamment un semi-remoque qui assure des
navettes quotidiennes entre les usines du groupe, ce jeune chef d'entreprise ajoute qu'il s'est trouvé dans l'obligation de réorganiser la production. « Nous nous sommes trouvés dans
l'obligation de délocaliser des productions et là aussi çà présente des coûts supplémentaires. Cà fait au moins 20 ans qu'on sait que ce pont est malade et jusque là rien n'a été fait
pour le renforcer ».
Un transporteur du canton fulmine lui aussi contre une telle décision et du manque de réactions des élus locaux : « je vais aller me pendre sur le pont de Fleurville,
comme çà on est qu'on va en parler ». Pas tous les élus, car Henri Guillermin, conseiller général et président de la communauté de communes, a décidé de prendre ce problème à
bras-le-corps. Lors de la dernière réunion du conseil communautaire, il a lu un courrier daté du 11 juin dernier, qu'il a cosigné avec Patricia Clément, maire de Fleurville et présidente
de la communauté de communes Mâconnais-Val de Saône.
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communauté de communes Mâconnais-Val de Saône. Clément, maire de Fleurville et présidente de la communauté de communes
Mâconnais-Val de Saône.
Ce courrier adressé à Rachel Mazuir, président du Conseil général de l'Ain, et Rémi Chaintron, président du Conseil général
de Saône-et-Loire, explique que le pont de Fleurville construit à la fin du XIXe siècle n'est plus adapté au trafic routier quotidien actuel (7 000 véhicules par jour) et « qu'il devient
urgent d'envisager la construction d'un pont neuf pour préparer l'avenir, étant rappelé, qu'actuellement le territoire nord-ouest du département de l'Ain ne dispose d'aucun accès à la
Saône-et-Loire, entre Tournus et Mâcon, soit sur près de 40 km. Cette situation est inacceptable ». Ce courrier invite les deux présidents des assemblées départementales à une réunion qui
pourrait se tenir à Pont-de-Vaux sur ce sujet, mais à ce jour, il est sans réponse.
Les derniers travaux :
Ce pont est vraiment en piteux état au regard des travaux qui viennent d'y être réalisés. Le trottoir situé au Sud de
l'ouvrage qui menaçait de céder sous le poids des piétons a été condamné et une voie piétonne a été tracée sur la chaussée qui de fait se trouve notoirement réduite en largeur. « Je me
demande à quoi pensent les bureaucrates qui ont pris cette décision. Un cycliste qui emprunte le pont ne peut plus être doublé avant d'arriver de l'autre côté au moment où le feu devient
clignotant à l'orange et libère
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Construit à la fin du 19me siècle : 1899, à l'époque des voitures à cheval, ce pont en poutres en treillis portant un
tablier inférieur est certainement l'un des derniers survivants de son époque. En partie détruit par les bombardements alliés en 1944, il a été restauré à partir des mêmes éléments, et
remis en service quelques années après la Libération. Plus ou moins renforcé, au fil du temps, il n'était évidemment pas construit pour supporter le passage des grands transports
d'aujourd'hui. Le sénateur Jean Pépin avait milité pour sa reconstruction ainsi que pour la réalisation d'une voie de contournement qui, partant de la route de St-Trivier à hauteur de
la zone commerciale actuelle, permettait, via le bas de Ternant à St-Bénigne et par la prairie du grand faubourg, d'éviter de
diriger la circulation des poids lourds sur la place
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Joubert et désengorgeait le centre ville. Cette voie nouvelle passant derrière la station d'épuration entre St-Bénigne et
Pont-de-Vaux, rejoignait la route de Fleurville à la hauteur du pont de Reyssouze.
Il y a vingt ans de cela. Il s'agissait là d'un acte politique responsable porteur d'une vision volontariste de
l'aménagement de ce territoire à défaut, selon certains, d'être objective. Le projet est tombé dans l'oubli.
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