Une croisière à bord du « Ville de Pont-de-Vaux 2 »

Il est 10 h 30, ce dernier mardi de juillet, dans le ronronnement des moteurs américains Cummings Marine de 400 CV, le « Ville de Pont-de-Vaux 2 » quitte son ponton d'amarrage, pour s'engager sur le canal de 3,5 km qui mène à la Saône. Aujourd'hui, 23 passagers participent à une croisière de 5 heures en direction de l'écluse de Gigny, près de Sennecey-le-Grand, puis à une visite de Tournus au retour.

Pour Didier Leroux, commissaire de bord, cette croisière est plutôt modeste. « Nous avons eu un mois de juin satisfaisant avec notre clientèle de clubs du 3e âge malgré une météo déplorable, mais juillet n'a pas été terrible. Les mois d'été nous avons les vacanciers et cette année nous ressentons vraiment la crise comme tous les opérateurs du tourisme ».

Bon an mal an, le « Ville de Pont-de-Vaux 2 », propriété de la communauté de communes du canton, loué à l'Office de tourisme du canton de Pont-de-Vaux par délégation de service public, embarque plus de six mille passagers. A l'évidence les chiffres de cette année sont déjà orientés à la baisse.

En une demi-heure de navigation sur un canal dominé d’une part par une haie de verdure et de l’autre par un chemin bordé d'arbres sur lequel défilent promeneurs et cyclistes faisant de grands signes d'amitié aux passagers, le bateau atteint l'écluse. Le temps des manœuvres et un mètre plus bas, le « Ville de Pont-de-Vaux 2 » est au niveau de la Saône. Le pilote Rémy Leclercq, met les gaz pour cingler droit vers le Nord en direction de la cité romane. C'est à ce moment là que le kir est servi en apéritif aux passagers installés sur le pont soleil. Depuis quelques minutes ils suivent les explications de Didier Leroux, au micro. Ce dernier a relaté l'historique du canal de Pont-de-Vaux et les caractéristiques de la Saône. Une rivière dolente de 480 km de long entre sa source à Vioménil, dans les Vosges, jusqu'au confluent avec le Rhône, à Lyon. Sa pente moyenne est de 5 cm au kilomètre, au point que Jules César qui avait été amené à la franchir en poursuivant une tribu Helvète, se demandait dans quel sens allait le courant.

Il est bientôt midi et les passagers sont invités à passer à table. Dans la salle de restaurant climatisée au-dessous du pont soleil ils dégustent, en entrée, la terrine de campagne aux herbes.

L'île de la Motte est toujours signalée et commentée car elle accueille la plus grande colonie de hérons bihoreaux dans la région (30 à 40 couples) mais aussi l'aigrette garzette et quelques autres variétés d'oiseaux nichant sur le site. Alors que l'Abbaye de Tournus apparaît dans le lointain, le pavé de saumon à l'oseille arrive sur table. C’est un pur délice agrémenté d'un verre de vin blanc AOC Mâcon. A bord du « Ville de Pont-de-Vaux 2 » la nourriture du corps va de pair avec celle de l'esprit.

Le bâtiment laisse à bas-bord la cité romane pour se diriger vers l'écluse d'Ormes : 190 mètres de long sur 12 mètres de large, dont le gabarit européen permet le passage de bateaux de commerce de plus de 2 000 tonnes. C’est le moment choisi par lez chef pour servir la cuisse de cannette sauce aux cèpes et gratin dauphinois, autre agréable moment de gastronomie,

Sur sa lancée, le « Ville de Pont-de-Vaux 2 » naviguera ensuite pendant une dizaine de kilomètres avant de rebrousser chemin à l'aval de l'écluse de Gigny, de nos jours désaffectée et occupée par un loueur de bateaux.

Après le fromage, le dessert et le café, clôturant le succulent repas préparé par Jean-Jacques Gondal et Martine Clair de « Sel et Sucre » à Pont-de-Vaux, le ville de Pont-de-Vaux2 arrive à Tournus où Karine Marichy, guide de l'Office de tourisme, attend les passagers.

A travers un dédale de rues, elle conduit ceux-ci vers l'Abbaye Saint-Philibert en retraçant l'histoire de la cité romane depuis le temps des Romains à nos jours. Vers 16 heures, tout le monde remonte sur le bateau qui rejoint son port d'attache vers 17 h 30.

Les croisières du « Ville de Pont-de-Vaux 2 » :

De mai à octobre, ces croisières (avec ou sans repas) de 2 h 30 à 8 heures ont lieu sur la Seille et la Saône au départ du port de plaisance. Mais aussi depuis Louhans et Trévoux. Elles permettent aux passagers de visiter en fin (ou en cours) de croisière, la Maison de l'eau et de la nature et le Musée Chintreuil à Pont-de-Vaux, la zone naturelle des dunes de sable aux Charmes à Sermoyer, la ville de Louhans, le Parlement de la Dombes à Trévoux, l'Abbaye de Tournus, le Hameau du vin à Romanèche-Thorins et la ville de Louhans. 

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