Le dernier combattant de l'Ain engagé dans les FFL (Forces Françaises Libres) pendant la guerre, s'est éteint samedi dernier à son domicile de
Pont-de-Vaux où il vivait depuis une paisible retraite depuis novembre 1972. Selon Jean Rivon, président de l'association nationale à la mémoire des Maquis de l'Ain et du Haut-Jura, les
combattants qui avaient rejoint le général de Gaulle en Angleterre étaient encore une cinquantaine dans le département quelques temps après la guerre formés en association, et Charles
Lecordier était le dernier d'entre eux dans l'Ain.
Charles Lecordier a été conduit à la sa dernière demeure mercredi dernier en présence des porte-drapeaux d'anciens combattant
du secteur de Pont-de-Vaux et d'une assistance nombreuses émue et recueillie qui a assisté à la cérémonie religieuse en l'église de Pont-de-Vaux.
Né d'une famille de cultivateurs le 28 mars 1922 à Mobecq, dans la Manche, Charles Lecordier, s'était engagé dans la marine
en juillet 1942 pour embarquer à Marseille à la fin du mois d'août suivant sur « La Jamaïque » en partance pour Dakar. C'est dans ce port qu'il allait embarquer sur le cuirassé Richelieu
qui devait quelques mois plus tard, le 30 janvier 1943, appareiller en vue d'être modernisé à l'arsenal de Brooklyn, aux Etats Unis. Arrivé à New York le 12 février 1943,
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Charles Lecordier rejoint alors les FNFL (Forces Navales Françaises Libres), nous sommes le 19 mai 1943, pour embarquer
quelques temps plus tard au port d'Halifax, en Nouvelle Ecosse (Canada britannique) sur le « Le Pasteur » (bateau français saisi par les anglais et transformé en transport de troupes). A
sont débarquement le 22 juillet 1943 à Greenock, en Ecosse, il retrouva l'un de ses frères qui
allait malheureusement trouver la mort dans les combats de libérations de la France. Intégré dans l'aéronavale comme radio,
Charles Lecordier participa par la suite au débarquement du 6 juin 1944, puis à la campagne de France, avant de s'engager dans la Gendarmerie où en poste à la brigade de Pont-de-Vaux, il
convola en juste noce avec une pontévalloise, Renée, son épouse, qui devait lui donner trois filles. Ensuite, ce fut la Garde républicaine, des mutations au sein d'unités territoriales à
Madagascar et aux Comores, puis, entre autre, une affection au groupement blindé de Satory, où il termina à la retraite au grade d'adjudant-chef.
Charles Lecordier avait eu l'immense tristesse de perdre Francis, l'un de ses petits-fils, le 19 avril 2011, dans un tragique
accident de moto. Il ne s'en était depuis jamais remis. Sa disparition laisse un grand vide dans sa famille et parmi ses amis anciens combattants avec lesquels il participait fidèlement à
toutes les cérémonies commémoratives.
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