Rubrique rédigée par Jean-Jacques Willig Professeur au Lycée Horticole de Tournus. |
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Introduction Née pendant la Première Guerre mondiale, la burlat, bientôt centenaire, mérite bien un hommage appuyé, pour tout le plaisir qu'elle a su dispenser auprès des gourmets. Cette cerise représente une production annuelle d'environ 40.000 tonnes, soit la moitié de la consommation française de cerise. |
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Origine C'est à Léonard Burlat que l'on doit la découverte de la cerise burlat. Lorsque la Grande Guerre éclate, il est mobilisé à Lyon au parc d'artillerie comme artificier. Cet agriculteur-arboriculteur est attiré par le magnifique feuillage d'un cerisier dans le quartier de Gerland ( alors peu urbanisé ). Il prélève un greffon qu'il installe sur un cerisier chez lui à Loire-sur Rhône. C'était en 1915, sur ce cerisier apparaissent quelques années plus tard les premières cerises. Celles-ci sont de bonne taille, d'un rouge intense et luisant, juteuse à souhait et éclate en bouche comme une belle promesse de printemps. De plus, elle est de bonne résistance au transport. Propagation Peu à peu la cerise se forge une solide réputation locale et régionale. Après la guerre, elle supplante les variétés traditionnelles. Léonard Burlat fait largement profiter de sa trouvaille par une généreuse distribution de greffons. En 1925, son fils André la présente à la société pomologique de France. Elle apparaît au catalogue de cette société et sa diffusion est très rapide. En 1930, des Japonais viennent chercher des greffons chez André Burlat qui est installé comme pépiniériste à Pierre-Bénite ( Rhône ). Sa réputation est telle que des rues sont baptisées du nom de Burlat. Elle est même devenue un nom commun, on achète volontiers un kilo de burlat et chacun comprend qu'il s'agit de cerises. |
Reconnaissance Cette immense notoriété a valu à son créateur la médaille du mérite agricole, mais point de royalties, car à cette époque les variétés n'étaient pas protégées.L'arbre planté par Léonard Burlat a fini sa carrière décapité. Du temps de sa splendeur, cette arbre mesurait 11 mètres de hauteur et 15 mètres d'envergure. A lui seul, il produisait 600 kilogrammes de cerises. Nostalgie...et perspectives... Les premières cerises issues de l'arbre d'origine, ramassées par la famille Burlat étaient distribuées dans le village, symbole de convivialité et de partage. Celles-ci ouvraient la saison et partout dans la région lyonnaise on sortait les écharassons ( échelle agricole ) qui servaient à la cueillette. En arboriculture fruitière, la burlat dominait dans les vergers de production jusque dans les années 1980. En dehors de ses qualités gustatives, c'est une excellente variété pour la culture bio, car elle n'est pas sujette à la mouche de la cerise et une bonne résistance à la fente. Son principal inconvénient est le temps de cueillette, car la queue se détache facilement du fruit. En moyenne on récolte huit kilos à l'heure, alors que dans le même temps 25 à 30 kilos sont fréquents avec d'autres variétés...Ce cerisier à aujourd'hui toute sa place dans nos jardins, car sa floraison est exceptionnelle, sa production abondante et ses fruits ,un vrai régal. |
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La cerise burlat : une vieille dame, bientôt centenaire
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